06/12/2025
Voici, une série d'articles de presse datant de 1895 et 1896.
Voici un petit extrait, ligne ci-dessous.
"Seuls les agriculteurs qui avaient basé l’alimentation de leur bétail sur la consoude écartèrent la famine de leur étable lors de la sécheresse de 1893."
À méditer, car comme tout le monde le sait, l'histoire se répète toujours.
La consoude rugueuse du Caucase
"La culture en est simple et peu coûteuse : un défoncement de 25 à 35 centimètres, et cela une fois pour toutes, puisque cette plante est à demeure et à durée illimitée. Les éclats de racines ou surgeons sont plantés à 60 centimètres en carré, de mars en fin mai ou dé septembre en fin octobre.
Le premier hiver, on recouvre la plantation d’une fumure légère. On emploie des engrais azotés, tels que le nitrate de soude ou mieux encore le sulfate d’ammoniaque.
Les engrais liquides, purins, urines, additionnés d’une égale quantité d’eau font merveille, surtout si on les répand après chaque coupe.
Que le climat soit humide, sec, brumeux, il n’importe : la consoude vit partout, ses profondes racines lui permettent d’aller puiser la fraîcheur nécessaire à son rapide développement. Elle a fait ses preuves en 1893, année trop fameuse de sécheresse et de disette fourragère.
Seuls les agriculteurs qui avaient basé sur cette plante l’alimentation de leur bétail écartèrent la famine de leur étable.
La consoude doit être coupée tous les 20 jours à la faucille et non à la faux qui épargne les feuilles de la base.
Tous les animaux l’acceptent ; hésitants au début à cause de sa rugosité, ils en deviennent bientôt friands.
La récolte peut et doit se faire journellement. Quand on arrive au bout du champ, l’autre bout à déjà repoussé suffisamment pour être récolté ; une sorte de rotation s’établit ainsi.
Autre question : la consoude se conserve-t-elle sèche ou en silos pour l’hiver ?
Des tentatives ont été faites ; il ne parait pas que les résultats aient été bons.
Mieux vaut ne la considérée que comme fourrage vert. Du reste, sa production sans interruption va de mars à novembre.
Tous les animaux la mangent. Basse cour et gros bétail. Elle engraisse parfaitement les bœufs.
J’ai une porcherie et trente truies portières. De mars à novembre, je les nourris de consoude mélangée avec du son et du sel ; pas autre chose. L’hiver, des navets et des betteraves. Les truies se trouvent fort bien de cette alimentation économique.
La consoude a été discréditée et abandonnée en beaucoup d’endroits parce que les agriculteurs qui l’ont essayée n’ont ni su la planter, ni la soigner, ni la récolter. C’est cependant une plante qui peut faire la fortune de certaines régions.
Aussi, ai-je cru faire œuvre utile en donnant les indications qui précèdent aux agriculteurs de progrès, qui sont très nombreux en France, quoiqu’on en dise."
Paul DECKER-DAVID
Ingénieur agronome,
Député du Gers.
Source : Gallica-BNF
Lire la version originale de cet article (l'article commence en bas à gauche de la page)
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La première parution de cet article remonte au 4 mars 1895
dans le Courrier de Tarn-et-Garonne : journal politique, littéraire, judiciaire, d'annonces et avis divers
Titre : Consoude rugueuse du Caucase
Auteur : Un rural
Cet article est aussi paru le 6 mars 1895 dans le journal Le Vrai Peuple
le 27 février 1897 dans Le Réveil du Poitou
et le 8 mai 1898 dans le démocrate Malouin
avec parfois des passages coupés ou des passages en plus. Voici ci-dessous la version du 31 janvier 1897.
CAUSERIE AGRICOLE - LA CONSOUDE FOURRAGÈRE GÉANTE
Sélection de consoude du Caucase. — Le bien et le mal qu’on en dit. — Sa puissance de production. — Son utilité dans une ferme.
"On a dit trop de mal et trop de bien de la consoude. Il conviendrait de remettre les choses au point et de réagir contre les exagérations d’où qu’elles viennent : des détracteurs violents ou des apologistes trop empressés.
Si on ne demande à la consoude que ce qu’elle peut donner, c’est-à-dire une somme considérable de fourrage vert, de mars à novembre, des récoltes qui se succèdent tous les vingt-cinq jours, et si on se contente d’entretenir, — d’entretenir seulement et exclusivement avec ce fourrage — des animaux de ferme, vaches, bœufs, veaux, chevaux de labour, moutons, porcs, lapins, oies, dindons, canards, etc, la satisfaction du fermier, de l’éleveur est complète.
Il n’est pas possible de démontrer le contraire.
Si on veut amener des bœufs de boucherie à l’état fin gras, si on veut nourrir des chevaux de service, uniquement avec des touffes de consoude et exiger d’eux un travail régulier, le fourrage est insuffisant, en dépit de ce qu’on peut dire.
Il y a dans la consoude fourragère la résolution du problème qui consistait à obtenir d’une surface restreinte du sol la plus grande quantité de fourrage possible. Tel était le but à atteindre.
Il est atteint. L'expérience de ces dernières années a été concluante, car, en moins de cinq ans, plus de douze mille plantations de consoude fourragère ont été créées dans nos départements.
Le souvenir des heures critiques et des années de sécheresse de 1893 et 1895 était resté dans l'esprit de nos cultivateurs et de nos éleveurs. Ils n'oubliaient pas l'aspect désolé des pâturages, le rendement presque nul des prairies naturelles et artificielles et l'avilissement du prix du bétail qui en fut la triste conséquence.
Ceux qui avaient eu l'heureuse inspiration de planter quelques milliers de pieds de consoude rugueuse du Caucase, ont éprouvé, pendant les longs mois d'été, la grande satisfaction de contempler sa végétation luxuriante contrastant singulièrement avec les prés desséchés et la nature en détresse.
La consoude a résisté donc aux atteintes de la sécheresse, ses coupes se sont succédé épaisses et riches, et les services qu'elle a rendus sont inappréciables.
Nous avons vu des champs de consoude donner jusqu'à huit, neuf, et même dix coupes, selon la richesse du sol et les soins donnés : une coupe, tous les vingt ou vingt-cinq jours. Les sceptiques criaient à l’exagération quand on leur annonçait que cette plante extraordinaire donnait deux cent cinquante et trois cent mille kilogramme à l’hectare.
Il est certain cependant et bien facile à constater que les touffes produites par un pied pèsent de huit cents à quinze cents grammes.
En prenant, comme moyenne, un kilo gramme, par pied, il en résulte que chaque pied, donnant par saison huit ou neuf kilogramme, un champ d’un hectare, composé de trente-trois à trente-cinq mille pieds, peut donner et donne en réalité de deux cent cinquante mille à trois cent mille kilogramme, de fourrage vert.
Que d’animaux on peut nourrir avec cette quantité !
Les bœufs, les vaches, surtout les vaches laitières, dont la consoude augmente notablement la production, les chevaux mis au vert, les moulons, les lapins en mangent avec avidité. Il n’y a pas de meilleures ressources pour une porcherie et une basse-cour, soit que les touffes soient servies en vert, soit qu’elles aient été hachées et mélangées avec du son ou des tourteaux.
Nous nous résumons en disant que nous ne connaissons pas d’animaux de ferme qui, après quelques hésitations bien naturelles et bien prévues, ne con somment la consoude avec fruit.
Les chevaux arabes qui nous arrivent de Syrie et qui sont habitués à l'orge, refusent pendant huit jours l'avoine qui leur est offerte. Il ne faudrait pas en conclure que l'avoine est un mauvais aliment.
Le Figaro, la Croix, l'Agriculture Nouvelle, la Gazette Agricole, la Gazette des Campagnes, les Nouvellistes de Bordeaux. Lyon, le Petit Journal, etc, ont justement recommandé cette culture aux éleveurs.
Thomas Grimm, le distingué rédacteur du Petit Journal, a consacré une de ses plus intéressantes chroniques au compte rendu d'une excursion qu'il fit' au plus fort de l'été dans une importante exploitation rurale des Basses-Pyrénées, le domaine d'Aroue, près St-Palais et il décrit, avec un art infini, les impressions qu'il ressentit devant la végétation luxuriante de ces champs immenses, où les touffes de consoude, qui étaient régulièrement coupées tous les vingt-cinq jours, développaient leurs larges feuilles décoratives, d'un vert foncé, semblables à des plantes tropicales. Tout autour, les prairies naturelles avaient des teintes de paillasson, le contraste était saisissant.
La supériorité de la consoude fourragère, sur les autres plantes, s’impose par les résultats acquis : Le trèfle et la luzerne donnent de 25 à 30,000 kilos de fourrage vert à l’hectare; la consoude en donne de 250 à 300,000 kilos. Il faut souvent renouveler les champs de trèfle et de luzerne, tandis que la consoude fourragère est à proprement dire éternelle, puisque sa force do production est en raison directe de l’âge de ses puissantes racines. Bien plus : après deux ans, on peut multiplier les pieds, arracher des éclats, collets, surgeons et agrandir les plantations.
Les analyses de nos chimistes français et anglais, établissent que la consoude est aussi riche en azote que nos meilleurs fourrages verts.
Les plants de consoude se placent sur des rayons distants de 60 centimètres et à 50 centimètres les uns des autres, comme le maïs.
Quant aux procédés de culture et aux terrains propices, nous ne pouvons mieux faire que de puiser la conclusion suivante dans un intéressant rapport sur la consoude.
Quand nous aurons ajouté que la » culture de cette plante est tout ce qu'il y a de plus simple, qu'elle vient » un peu partout, puisque le domaine d'Aroue a des champs d'expérience dans le Nord, dans le Centre, dans le Sud de la France, en Algérie, en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis et en Portugal, et que tous les sols lui conviennent, aussi bien les sols légers que les sols argileux.
Nous conclurons en recommandant chaudement aux agriculteurs d'ajouter à leur culture un champ de consoude, qui leur rendra de grands services.
Les surgeons et collets de consoude rugueuse du Caucase se plantent au printemps, de mars à fin mai, ou en automne, de fin août à fin octobre. Nous croyons savoir d’ailleurs que le domaine d’Aroue adresse gratuitement et franco aux cultivateurs qui en font la demande une brochure contenant de très intéressantes photogravures et d’une enquête consciencieuse sur les résultats de la culture de la consoude dans nos départements et à l’étranger.
Nous avons cette brochure sous les yeux, elle est curieuse à consulter. En voici le sommaire : « La consoude. Production de la consoude. Son utilité dans une ferme. Analyse de la consoude. Culture de la consoude. Sols et climats qui conviennent à la consoude. Durée de la consoude. Multiplication de surgeons et collets. Sa forme. Aspect d’une plantation. Soins nécessaires. Façon de récolter la consoude. Foins et silos de consoude. Dernier conseil.
Cette brochure ne contient que des appréciations raisonnées sur ce fourrage à grand rendement. Elle en dit tout le bien et le peu de mal que la consoude mérite.
Il suffit de s’adresser à M. le Propriétaire du domaine d’Aroue, par Saint-Palais (Basses-Pyrénées), pour la recevoir et se rendre un compte exact de cette plante extraordinaire que nous croyons, pour notre part, destinée, quand elle sera mieux connue et moins discutée, à révolutionner notre élevage."
UN ÉLEVEUR,
Membre de la Société des Agriculteurs de France

Source : Gallica-BNF
Lire la version originale de cet article
Crédit photo : Hans de Pixabay
N.D.R. Nous avons chapitré cet ancien texte pour une meilleure lecture et corrigé les erreurs de reconnaissance optique de caractères (OCR) des vieux manuscrits (présence de scotch, caractères effacés)
PS : la consoude fourragère géante est en réalité une consoude originaire du Caucase, de Turquie ou d'Iran. Elle peut atteindre plus d' 1,80 m. Il s'agit de la Symphytum Asperum Lepech. Elle est appelée aussi consoude rugueuse (1) ou consoude hérissée (2).
Source (1) : La Consoude, trésor du jardin" de Bernard Bertrand
Source (2) : Wikipédia : article "Symphytum asperum"
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Première publication : 20/11/2022
Dernière mise à jour : 07/12/2025
05/12/2025
Depuis le temps que l’on nous parle de la consolide fourragère sous le nom de consoude géante, consoude du Caucase, etc., les opinions les plus contradictoires, comme pour la "vesce velue" d'ailleurs (N.D.R.: plante qui fournit un fourrage important et riche en protéines. Elle est performante pour fixer l'azote), ont été énoncées tour à tour.
Dans un champ mouilleux des environs de Paris, nous avons vu la consoude donner des résultats insignifiants ; sans en approfondir les raisons, cette culture y a été remplacée par une autre les années suivantes. Par contre, dans le Morvan, nous l’avons rencontrée dans un jardin, ou semée, à titre d’essai, dans un coin et abandonnée à son sort; elle présentait une bonne végétation. Il faudrait donc bien connaître cette plante pour l’adapter au terrain et au climat et ne la cultiver que là où elle donne de bons résultats.
Nous croyons être utile à nos lecteurs en reproduisant l’enquête officielle suivante, faite sur cette plante, par :
M. Breil, dans le département des Basses-Pyrénées : Chaire départementale d’agriculture.
Monsieur le Ministre, conformément aux instructions que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser, en date du 2 avril 1897, relative aux avantages de la consoude fourragère améliorée par le propriétaire du domaine d’Aroue, près Saint-Palais (Basses-Pyrénées), dans son exploitation agricole, et aux ressources que pouvait offrir ce fourrage à la culture et à l’élevage, j’en ai entrepris l’examen attentif. J’ai fait, pendant le printemps, l’été et l’automne de l’année 1897, de très fréquents voyages au domaine d’Aroue pour fixer mes observations.
La consoude du Caucase (famille des borraginées N.D.R Borraginacées) fut importée de Russie en Angleterre au commencement du siècle. Des cultivateurs irlandais en retirèrent un grand profit pour l’alimentation des animaux de ferme et appelèrent l’attention des propriétaires sur les avantages que présentait ce nouveau fourrage. La consoude, cultivée depuis de nombreuses années en France, mais dans des essais restreints, dont les résultats ne reçurent aucune publicité, fit son apparition dans les Basses-Pyrénées il y a une dizaine d’années environ. Le propriétaire du domaine d’Aroue, qui avait créé une laiterie et qui étudiait avec soin le profit qu’on pouvait tirer des divers fourrages nouveaux recommandés à l’élevage, fit venir les plants d’Angleterre. Il réussit ses premiers essais. Plein de confiance dans l’avenir de cette plante, il commença, en 1891, à en recommander la culture et il entreprit, sur une grande échelle, la vulgarisation en France et à l’étranger.
Il était utile de déterminer les propriétés et le rendement de ce fourrage après les exagérations dont il avait été l’objet, soit dans la louange, soit dans la critique. Dans sa réunion du 4 février dernier, la Société des Agriculteurs de France s’occupait de la consoude. Un intéressant rapport était lu à l’assemblée. Il résultait de ce rapport que des cultivateurs irlandais obtenaient des rendements de 300 000 kilogrammes â l’acre (1) et que leurs bestiaux consommaient avec grands avantages la consoude fourragère. Le domaine d’Aroue est situé près de Saint-Palais, dans un vallon des Basses Pyrénées, à une altitude de 120 mètres. Vingt-cinq ou trente hectares environ de cette propriété sont consacrés soit aux plantations de consoude en plein produit (plantations de un, deux, trois, quatre, cinq, six ans), soit aux pépinières. Depuis l’époque où il fit venir d’Angleterre les premiers plants de ce fourrage, en 1889, le propriétaire du domaine a multiplié et sélectionné ses produits par l’élimination des sujets insuffisamment vigoureux et par la culture intensive.
Avec des sujets de choix, il a créé des champs dans des conditions très variées et favorables aux observations. Dans cette immense plantation, le propriétaire a disposé certains champs d’expérience bien tenus, abondamment fumés au fumier de ferme et aux engrais chimiques, qui permettent de constater de visu les rendements extraordinaires que l’on peut obtenir avec la culture intensive et de sérieux efforts. On peut dire de ces champs là, voués à des soins spéciaux et sur lesquels je ne pouvais fixer des expériences concluantes, qu’ils arrivent à fournir deux cent cinquante mille kilos de fourrage vert à l’hectare. D’autres champs sont simplement entretenus sans culture intensive, et c’est la majeure partie.
Une fraction importante de l’exploitation est consacrée à des pépinières, à la multiplication de la plants, à la production des collets et surgeons que l’on exploite dès que la plantation est arrivée à la troisième année.
Puis, un peu partout, des champs de consoude destinés à démontrer la rusticité de ce fourrage, situés sur des sols arides, en hauteur ou en déclivité ; d’autres champs, les plus beaux, dans des bas fonds extrêmement frais, et quelques-uns dans des plaines favorables à cette culture.
Le propriétaire m’a fait examiner des plantations livrées à elles mêmes, sans autres soins que les binages ; d’autres sur lesquelles toutes les ressources de la culture intensive étaient multipliées. Deux de ces champs, de deux hectares environ, avaient reçu une fumure abondante de fumier de ferme, un épandage de scories de déphosphoration en octobre (800 kilos à l’hectare), un épandage de nitrate de soude en avril (150 kilos à l’hectare). La végétation de ces champs a été remarquable pendant la période de mars à novembre. J’ai pesé certaines touffes présentant quatre vingt dix feuilles radicales de 80 centimètres de hauteur qui atteignaient le poids moyen de 2 kilogrammes 200 grammes par touffe.
(1) Ce qui donnerait des rendements invraisemblables de 762 000 kilogrammes à l’hectare.
À un concours agricole organisé, en septembre dernier, par la Société des Agriculteurs des Basses Pyrénées, où le domaine d’Aroue a obtenu un diplôme d’honneur et une médaille d’argent, il avait exposé des touffes de consoude, provenant de culture intensive, qui pesaient 3 kilogrammes 500 grammes chacune en moyenne. En prenant pour base ces produits, on arriverait à des rendements énormes.
Sans pouvoir me conformer en entier, Monsieur le Ministre, aux instructions contenues dans votre lettre d’avril dernier, par suite de la difficulté du pesage, mais voulant m’en rapprocher le plus possible, j’ai choisi, après avoir parcouru toutes les plantations, un champ qui m’a paru de rendement moyen, sans soins spéciaux, et j’ai déterminé un carré d’expériences d’un are.
C’est là, toujours dans le même carré, que, sous mes yeux, les touffes de consoudes ont été fauchées, portées dans le bâtiment d’exploitation et pesées successivement sur deux bascules, pour que le contrôle fût absolu. Ce champ, de sol argileux, compact, est exposé à l’est, sur une hauteur dominant une partie plus fraîche où les touffes atteignaient un développement supérieur. Dans les deux premières coupes, la plante n’a pas la même architecture que dans les coupes suivantes. Ce sont de longues tiges atteignant quelquefois 1 mètre 50, portant de nombreuses petites feuilles d’un vert tendre. Aux autres coupes, les feuilles de consoude, disposées sur de courtes tiges, atteignent une moyenne de 55 à 70 centimètres de hauteur.
Résultat des pesées de récolte. Le nombre de coupes n’a pas, à mes yeux, une grande signification. Il est certain qu’on peut en faire dix et même davantage, si on fauche tous les vingt ou vingt cinq jours. Leur poids est alors moindre et on peut établir en principe que le nombre des coupes se produit toujours au détriment de leur poids.
Première coupe :
N’ayant reçu les instructions de M. le Ministre que le 2 avril, la première coupe était déjà fauchée et consommée de puis le 27 mars. Il me paraît juste de l’évaluer à 26 000 kg à l’hectare.
Seconde coupe :
Le 22 mai, j’ai fait faucher et peser la seconde coupe. Le résultat des pesées a été de 230 kg pour un are, soit 23 000 kg à l’hectare.
Ces 230 kg ont été séchés et ont produit 58 kg de foin.
Troisième coupe :
La troisième coupe, anéantie par les tempêtes qui ont désolé le sud-ouest de la France, n’a pu être pesée, car toute opération était impraticable ; elle fut hachée par la grêle, et la persistance des orages a empêché pendant plusieurs semaines qu’on enlevât les débris mêlés à la boue. Je ne pourrai me livrer qu’à une appréciation approximative. Je crois devoir justement l’évaluer à 24 000 kg à l’hectare.
Quatrième coupe :
Entre cette période de tempêtes et mon nouveau voyage au domaine d’Aroue, le temps n’a cessé d’être pluvieux. Pas de chaleur favorable à la végétation. Le l3 juillet, j’ai fait faucher et peser la quatrième coupe. Le résultat des pesées a été de 258 kg pour l’are, soit 25.800 à l’hectare. Ces touffes ont produit 55 kg de foin.
Cinquième coupe :
Le 11 août, cinquième coupe. Temps sec persistant ; pas une journée de pluie dans l’intervalle des deux coupes. Le résultat de mes pesées a été de 148 kg pour l’are, soit 14 800 kg pour l’hectare. On n’a pas fait sécher les touffes de cette coupe, mais il faut, en général, cinq cents kg de fourrage vert pour obtenir 100 kg de foin.
Le 11 septembre, j’ai fait faucher et peser la sixième coupe. Résultat des pesées : 250 kg pour l’are, soit 25 000 kg pour l'hectare.
Le 21 octobre, septième et dernière coupe (celle qui s’est produite en novembre était sans importance aucune). Le résultat des pesées a été de 154 kg pour l’are de mon carré d’observation, soit 15 400 kg par hectare.
Il m’a paru équitable, dans mes rigoureuses constatations, d’ajouter le poids très probable de la troisième coupe, détruite par les éléments, en plein développement et de fixer ce poids à 24 000 kg. J’aurai donc constaté un rendement de 154 000 kg de fourrage vert à l’hectare dans un champ de culture normale, sans soins particuliers.
l re Coupe. — 27 mars : 26 000 kg
2 e Coupe. — 22 mai : 23 000 kg
3 e Coupe. — juin : 24 000 kg
4 e Coupe. — 13 juillet : 25 800 kg
5 e Coupe. — 11 août : 14 800 kg
6 e Coupe. — 11 septembre : 25 000 kg
7 e Coupe. — 21 octobre : 15 400 kg
Total : 154 000 kg.
Il aurait été intéressant de calculer, avec les mêmes précisions, les rendements que l’on aurait obtenus sur un hectare de terre en culture intensive ; mais les coupes de consoude aménagées pour pouvoir fournir, pendant tout l’été, du fourrage vert aux animaux de l’exploitation, arrivant successivement, il aurait fallu multiplier les visites du domaine et être mieux outillé que je ne l’étais pour faire de plus fortes pesées. Cependant, par analogie, on peut se faire une idée du rendement qu’on pourrait obtenir par les engrais chimiques et conclure que le rendement de 220 à 250 kg de fourrage vert peut être atteint par la consoude avec des soins particuliers et sur des sols de parfaite qualité. Je dois à la vérité de dire que la saison de 1897 a été très défavorable au rendement. Le Sud-Ouest a été ravagé, pendant mai, juin, juillet, par des séries de tempêtes de pluies, qui ont compromis et anéanti bien des récoltes, ruiné les cultivateurs sur certains points de la région. Au domaine d’Aroue, l’ouragan et la grêle ont non seulement haché la troisième coupe de consoude, mais pendant plusieurs jours, une pluie persistante a empêché d’en débarrasser le sol pour débarrasser la pousse de la quatrième.
A chacun de mes voyages, le propriétaire du domaine me menait dans ses fermes, où j’assistais aux repas de nombreux animaux, bœufs, vaches laitières, veaux, mules, exclusivement nourris avec des touffes de consoude. Ces animaux étaient en état satisfaisant et quelques uns assez gras. Je ne crois pas cependant que la consoude, très aqueuse clans sa substance, puisse suffire, si elle est exclusivement donnée à des animaux destinés à un complet engraissement. Elle pourrait être un excellent adjuvant, voilà tout. C’est un très bon aliment d’entretien, accepté sans répugnance aucune par les animaux. Je le crois très favorable aux vaches laitières.
J’ai goûté du beurre fait avec du lait provenant de vaches nourries avec de la consoude, et ce beurre avait un excellent goût. Les porcs des fermes du domaine d’Aroue consomment les touffes de consoude, cuites ou crues, avec grand profit ; également les oies, canards et petits animaux de basse cour. Il n’y a pas de lapins dans les fermes; mais je sais que les lapins peuvent se nourrir avec de la consoude offerte comme verdure. Les chevaux montrent moins de goût à accepter ce fourrage ; mais ils s’en nourrissent comme les autres animaux, si on y met de l’insistance, surtout si les touffes sont données tendres. La quantité de fourrage vert du domaine d’Aroue étant, dans de très grandes proportions, supérieure aux nécessités de la consommation, on en fait un fumier dont j’ai vu de bons résultats.
Je n’ai pas analysé moi même les feuilles de consoude. Voici l’analyse déjà faite et que j’ai tout lieu de croire exacte.
Un kilogramme de consoude à l’état vert contient : Eau 894,38 g --- Matières azotées 17,14 g --- Matières grasses 3,61 g --- Matières saccharifiables 25,13 g --- Matières extractives non azotées 31,38 g --- Ligneux 14,66 g --- Gendres 13,70 g pour l OOO g
J’estime que s’il est des pays riches en fourrages divers, où la consoude ne s’impose pas par son utilité, il en est d’autres où elle peut rendre de réels services. Dans tous les cas, un petit champ de quelques milliers de pieds, situé près d’une exploitation, peut toujours, au premier besoin, fournir quelques quintaux de fourrage vert et tirer d’embarras un éleveur à un moment donné. Dans les régions où les prairies naturelles sont peu productives et où la culture des fourrages artificiels se fait sans succès, on pourrait étendre avec profit la culture de la consoude ; car il résulte des documents qui ont été placés sous mes yeux que cette plante, essentiellement rustique, réussit dans des sols, quelle qu’en soit la nature, où les autres plantes fourragères échouent.
Je reproche toutefois à la consoude les soins qu’elle nécessite et qui sont, ceux des plantes sarclées. Pour obtenir de bons résultats, il faut un binage par coupe ou tout au moins par deux coupes, car la plus absolue propreté du sol est indispensable à la production. Au domaine d’Aroue, les binages se font à la houe, traînée par des bœufs ou des mules. Un des avantages des champs de consoude est sa durée. On m’a montré des champs de cinq et six ans. Cette durée peut être considérée comme illimitée.
J’ai pu constater, en consultant la correspondance très volumineuse et les livres de comptabilité, que le propriétaire du domaine d’Aroue a fourni des plants pour la création de plus de onze mille plantations de consoude, tant en France qu’à l’étranger. Dix mille en France environ. Il a placé l’état détaillé sous mes yeux, ainsi que les attestations manuscrites et authentiques émanant des établissements agricoles, sociétés, vétérinaires, agronomes connus, fermes, écoles et professeurs de nos départements français, algériens et de toutes les contrées européennes à peu près. La consoude d’Aroue a été également introduite en Amérique, Nord et Sud, où des champs d’expérience ont été créés.
Tels sont, monsieur le Ministre, les résultats de mes examens scrupuleux, de mes constatations personnelles sur place et de mes observations générales sur cette plante fourragère, ainsi que la relation des pièces, documents, livres, correspondances relatifs à sa vulgarisation, qui ont été placés sous mes yeux. Je suis avec le plus profond respect, monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
Pau, le 15 décembre 1897.
Extrait du Bulletin du Ministère de l'Agriculture (17 e année, n e 2, p. 354.)
Paru dans LE BULLETIN DU SYNDICAT AGRICOLE DES CANTONS DE JARNAC ET DE SEGONZAC ( Charente )
Article du 15/12/1897 paru le 1 décembre 1898
N.D.R. Nous avons chapitré cet ancien texte pour une meilleure lecture et corrigé les erreurs de reconnaissance optique de caractères (OCR) des vieux manuscrits (présence de scotch, caractères effacés)
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En 1893, alors que la sécheresse causait partout des ravages, je recommandais, après les avoir expérimentés deux fourrages nouveaux : La consoude Rugueuse du Caucase et le Lathyrus Sylvestris, appelés tous deux à jouer un rôle important dans l’agriculture. Pendant cette terrible année, plus de 256 000 cultivateurs répartis dans 40 départements voulurent comme moi expérimentés ces nouvelles plantes. Les résultats furent heureux. De fin janvier au 4 août 1893, plus de 700 000 cultivateurs ont apprécié et s’en sont fort bien trouvés.
De toutes parts, les maires, les professeurs d’agriculture et les syndicats agricoles s’efforcent de les expérimenter et les recommander. Je ne doute pas que, en présences des précieux avantages qu’offrent ces fourrages, en 1895 ils n’aient pris place, dans les plus petites communes de France. On a beaucoup recommandé la vesce velue et la persicaire du Sakhalin (Polygonum Sakhalineuse). Je les ai expérimentées toutes deux; je n’ai pas obtenu de bons résultats. La vesce velue étant très amère, je n’ai pas pu la faire accepter. La persicaire coûte fort cher ; elle ne m’a donné qu’une faible reprise et je n’aurai des résultats que 2 ans après sa plantation.
De tous les nouveaux fourrages qui ont été indiqués à l’agriculture française, il n’y a que la véritable consoude rugueuse du Caucase et le véritable Lathyrus amélioré qui peuvent être plantés dans tous les terrains et qui sont appelés à changer la face de l’agriculture française, car ils n’exigent pas de culture et pas de fumure et sont les plus propres à l’alimentation de tout bétail. La consoude permet de nourrir durant 7 mois de l’année tous les bestiaux de la ferme; elle est une ressource précieuse pour le cultivateur. On fait 7 tontes chaque année. Elle produit de 200 à 300 000 kilogrammes de fourrage vert à l’hectare, tous les ans ; elle n’est aucunement exigeante sous le rapport de la fumure et de la culture. Elle peut vivre 50 ans dans le même terrain.
Le Lathyrus est très nutritif; il est, d’après l’analyse chimique, le plus riche des fourrages et n’exige la vie d'un homme (50 à 60 ans) ni fumure ni culture. Il produit 1000 à 1 500 kg de fourrage sec soit 200 à 300 quintaux de fourrage supérieur pour l’alimentation. Certains cultivateurs nomment ces deux fourrages ; « Leurs sauveurs » ; D’autres m’écrivent : « Grâce au Lathyrus et la Consoude, nous pourrons nourrir cette année 1/3 de plus de bétail et la valeur de nos terres a déjà augmenté d’un quart ». L’agriculture dotée de ces fourrages n’aura pas à craindre les désastres de la sécheresse, des inondations, de la grêle etc... car si la première ou la deuxième tonte est perdue, il y en a d'autres qui n’auront pas le même sort. Les vertus de ces fourrages sont trop longues à décrire. Je les ai toutes résumées dans un petit traité auquel j’ai ajouté tous les renseignements utiles pour la plantation et la culture. J’engage sincèrement tous les cultivateurs à expérimenter ces fourrages. Je me mets entièrement à leur disposition pour les aider dans leurs expériences. Il suffira de m’adresser 0,50 pour recevoir mon guide pratique et divers autres renseignements.
Receveur de Rentes à Nuits (Côte-d'Or)
Article paru le 31 juillet 1894 dans L'Observateur du Centre : journal indépendant, hebdomadaire, économique, agricole, industriel, commercial
Source : Gallica-BNF (Cliquez sur + pour le zoom sur le site internet de Gallica)
N.D.R. Nous avons chapitré cet ancien texte pour une meilleure lecture et corrigé les erreurs de reconnaissance optique de caractères (OCR) des vieux manuscrits (présence de scotch, caractères effacés)
Si les archives révèlent l'intérêt ancestral pour la consoude, son rôle dans l'agriculture et le jardinage contemporains est encore marginal. Bien sûr, cette plante robuste connaît un véritable regain d'attention, notamment pour ses propriétés biostimulantes et fertilisantes, mais elle est encore méconnue du plus grand nombre en regard de toutes ses qualités.
Elle s'inscrit parfaitement dans une démarche de culture respectueuse de l'environnement, réduisant le besoin en intrants chimiques.
Aujourd'hui, le purin de consoude est une préparation naturelle très prisée, riche en potassium, calcium, oligo-éléments et qui favorise la cicatrisation, la floraison et la fructification, tout en renforçant la résistance des plantes aux maladies.
Les jardiniers l'utilisent diluée pour arroser les légumes, les arbres fruitiers offrant un coup de fouet nutritif sans pareil.
Les professionnels (maraîchers, céréaliers, viticulteurs...) l'utilisent en purin soit seule, soit mélangé au purin d'ortie et pour plusieurs usages (cicatrisation des plaies de taille, formation de plus de fleurs, de plus de fruits et de légumes, véritable booster quand elle est associée au purin d'ortie).
Au-delà du purin, la consoude est également employée comme fertilisant vert. Ses feuilles, une fois coupées et déposées au pied des cultures, se décomposent lentement, libérant leurs précieux nutriments dans le sol. Cette méthode simple et efficace enrichit la terre et améliore sa structure, créant un environnement propice à une croissance vigoureuse.
Son utilisation comme fourrage, est moins répandue qu'au XIXe siècle. Certaines exploitations soucieuses d'une alimentation animale naturelle et équilibrée l'utilise encore un peu. Mais c'est assez rare.
Elle est aussi utilisée dans la recette du baume de consoude, car la consoude est cicatrisante (on se sert de sa racine dans ce cas).
Questions-Réponses (sur le purin de consoude)
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Quel est le prix du purin de consoude
Mélange purin de consoude et d'ortie
Le mélange pour booster les cultures
Mélange ortie-consoude-prêle-fougère
Le mélange 4 en 1
La consoude et son utilisation en France à la belle époque
Série d'articles de presse datant de 1895 et 1896 sur l'utilisation de la consoude géante en France
Bilan carbone des engrais chimiques 2025 (on a vraiment changé d'époque !)
Fertiliser 100 hectares de culture revient à faire 29 fois le tour de la terre avec une voiture diesel !
Comment fabriquer un baume à la consoude ?
La recette de fabrication du baume de consoude ?
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Dernière mise à jour : 05/12/2025
02/12/2025
On parle ici surtout du coût énergétique énorme de la fabrication des engrais chimiques, car en fait leur transport et le coût en gasoil du traitement en lui-même est assez faible en regard du reste.
Et pourtant, l'agriculture biologique n'utilise pas d'engrais chimique. Alors, vérifions ces chiffres ?
Quel est donc l'émission de gaz à effet de serre pour fabriquer les engrais azotés servant à traiter, pour une saison, 100 hectares de culture ?
Un article de presse nous a perturbé. Cet article sur le site d'Arvalis (organisme de recherche appliquée agricole en France, spécialisé dans les grandes cultures) propose pour une surface traitée de 30 hectares, une économie de 11 % en engrais azoté en utilisant de l'ammonitrate 33.5 %, mais surtout nous annonce une économie de CO₂ de 11 % équivalent à 28 187 km parcouru en voiture diesel ! Etonnant !
Mais alors qu'elle est la consommation de CO₂ (émissions de gaz à effet de serre) pour fabriquer des engrais azotés et pour traiter un champ entier.
Nous avons donc fait le calcul de la consommation totale de CO₂ pour 100 hectares de cultures.
Bien sûr en recoupant nos sources et en vérifiant les calculs plusieurs fois tellement les chiffres sont surprenant.
Le calcul fait par Arvalis est de 56.9 tonnes de CO₂ consommé pour fertiliser 30 hectares de culture. Soit 189 tonnes de CO₂ pour 100 hectares.
Prenons simplement les données d'un de nos clients céréalier dans l'Allier (03) et faisant partie du groupe "Ecophyto".
Il utilise en moyenne 300 kg d'engrais azoté par hectare (300 kg d'azote uréique ou 138 unités d'azote soit 138 kg d'azote pur). C'est sa valeur moyenne sachant que dans d'autres régions et pour d'autres cultures, l'apport d'azote sera légèrement supérieur ou inférieur.
La production d'azote émet énormément de CO₂, car sa fabrication est faite en utilisant du charbon ou du gaz naturel. Pour produire 1 kg d'azote uréique, il faut en moyenne 5 Kg de CO₂ (entre 3,5 à 6,5 kg CO₂ suivant le processus de fabrication utilisé et suivant aussi l'énergie utilisée).
Pour un hectare de culture et pour 300 Kg d'engrais utilisé, on consomme donc 300X5 Kg de CO₂, soit 1500 Kg de CO₂ (émissions de gaz à effet de serre).
Pour 1 hectare de culture, on consomme 1.5 tonne de CO₂, donc pour 100 hectares, on consomme 150 tonnes de CO₂.
Cette valeur est 20 % inférieure à celle de 189 tonnes énoncée plus haut mais nous avons pris l'exemple d'un agriculteur "sobre" utilisant déjà les purins de plantes, mais aussi les organismes efficaces et les thés de compost.
Une voiture diesel consomme en moyenne 130 g de CO₂ par kilomètre.
Pour 150 tonnes de CO₂, sa distance parcourue équivalente est de 150 000 divisé par 130 grammes, soit 1.15 million de kilomètres parcourus (1 153846 km exactement).
Désolé pour ceux qui n'aiment pas les maths ! C'est presque fini !
La circonférence de la Terre à l'Equateur est de 40 075 km.
Le nombre de kilomètres en équivalent "tours de Terre" est de 1 153 846 ÷ 40 075 soit 28,8 tours de Terre.
Déjà, faut-il se poser la question de les réduire sans ajouter autres choses ? Si on fertilise 100 hectares du culture avec 30 tonnes d'engrais, peut-être que 27 tonnes peut suffire. On a déjà économisé 10 %.
On intègre des légumineuses (trèfle, luzerne, pois, fèverole…) dans les rotations.
Ces plantes hébergent des bactéries fixatrices d’azote dans leurs racines, ce qui enrichit naturellement le sol en azote utilisable par les cultures suivantes.
Utilisation de fumier (bovin, ovin, cheval, volaille…), de lisiers, de composts ou de déchets verts compostés.
Ces apports libèrent progressivement les éléments nutritifs et améliorent aussi la structure du sol.
Farines animales ou végétales, guano, algues, vinasses de betterave, tourteaux (ricin, colza, etc.), roches broyées (phosphates naturels, potasse naturelle, etc.).
Utiliser des apports d'EM (micro-organismes efficaces) ou de la litière forestière fermentée (Litofer) pour amender le sol et améliorer sa structure.
Utiliser les purins de plantes permet de réduire les doses d'engrais encore de 10 %. Mais aussi de réduire l'apport de fongicides et d'insecticides, ce qui réduit encore la facture.
Nous parlons dans cet article, d'azote, mais il y a aussi les engrais à base de potasse ou de phosphore qui consomment moins de Co2 pour leur fabrication, mais qui peuvent être néfastes comme les engrais phosphatés contenant pour certains du cadmium qui est un cancérogène avéré.
En 2023, la consommation d’engrais azotés en Europe est dominée par la France, avec environ 1,95 millions de tonnes.
Derrière, viennent l’Allemagne (~1,25 millions de tonnes) et la Pologne (~1,10 millions de tonnes).
Pour les engrais phosphatés, la France était aussi en tête en 2023, avec 179 310 tonnes consommés.
En pleine guerre Russie-Ukraine, la France passe de 402 000 tonnes d'engrais russes achetées en 2021 à 750 000 tonnes achetées en 2023, soit une hausse de plus de 80 % d'achat d'engrais russes en plein conflit !
Source
Purin d'ortie et purin de consoude (J2m Booster)
Le mélange pour diminuer la quantité d'engrais chimiques utilisée
Mélange J2m Booster (ortie-consoude)
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Les traitements, amendements et autres solutions naturelles au jardin
Les solutions naturelles existantes à utiliser
Le rôle des extraits fermentés de plantes en production agricole bio
Maraîchage bio et agriculture biologique
Comment lutter de façon naturelle contre les doryphores de la pomme de terre ?
Traitement contre le doryphore de la pomme de terre
Traitement préventif contre les taupins de la pomme de terre (et du maïs)
Comment lutter naturellement contre les taupins ?
Utilisation des purins de plantes pour les vignes
Quels extraits fermentés ou purins choisir pour la vigne ?
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Dernière mise à jour : 04/12/2025
15/02/2025
Un purin d'ortie qui aura trop macéré, partira en putréfaction, en suroxydation et ne sera plus utilisable pour le jardin, car vous risquez de favoriser l'apparition de maladies sur vos plantes.
Voici donc ci-dessous un certain nombre de points à surveiller pour éviter des problèmes.
Le rapport plante sur eau est important. La recette doit être faite avec 1 kg d'orties pour 10 litres d'eau. Ce rapport est important. Si vous mettez trop d'orties, la fermentation risque de s'éterniser et votre fabrication sera à la fin trop macérée. Si vous en mettez moins, c'est moins grave, mais la concentration de votre préparation sera moins bonne.
Le cycle de fabrication (moyenne pour un contenant inférieur à 100 L) est de 3 à 4 jours à 30 °C, 5 à 6 jours à 25 °C et 7 à 8 jours à 20 °C. Si vous êtes perdus et que vous ne savez pas si votre fabrication est terminée, alors dites-vous qu'il vaut mieux 1 à 2 jours de moins que 1 à 2 jours de plus.
Les productions qui durent 15 jours sont bien souvent à jeter.
Il vous faudra toujours stopper le cycle de fabrication quand la macération ne mousse plus quand on la brasse et que les végétaux sont tombés au fond, mais tout en contrôlant que vous êtes bien dans la fourchette de temps donnée plus haut. Et bien sûr, la couleur du purin d'ortie est verte !
Le purin d'ortie a la particularité de faire beaucoup de mousse. Si vous surveillez quotidiennement votre production, vous observerez facilement la fin du cycle de production de mousse. Il faudra alors "sortir" le purin à ce moment.
La durée de fabrication d'un purin de plantes est de 3 à 10 jours MAXIMUM ! (7 jours en moyenne)
Si vous n'avez pas d'appareil de mesure pour vérifier le PH (l'acidité), la conductivité (la présence de minéraux) et le redox (oxydoréduction), vous stoppez le cycle de fermentation quand la macération ne mousse plus quand on la brasse et que les végétaux sont tombés au fond du récipient. Les experts apercevront aussi l'absence de bulles de fermentation. Mais quelle a été la durée totale de votre cycle de fabrication ?
La durée du cycle de fabrication d'un extrait fermenté de plantes ne doit jamais dépasser 10 jours et elle est en moyenne de 5 à 7 jours.
En cas de dépassement du cycle normal, le purin d'ortie aura trop macéré, il partira en putréfaction, en suroxydation et il n'est plus conseillé de s'en servir.
Cette durée dépend de plusieurs facteurs comme le type de végétaux employés (ortie, prêle, fougère), la température de l'eau, sa dureté et sa qualité (l'eau de pluie, si elle est stockée, peut vite croupir, avant qu'on ne s'en serve), le broyage fin ou grossier (ou sans broyage) des végétaux, etc.
Mais le facteur qui fera varier fortement cette durée est la température de la préparation (donc indirectement la température extérieure).
La fabrication des extraits fermentés de plantes doit se faire entre 15 °C et 35 °C (c'est encore mieux entre 20 °C et 30 °C) à une température constante. En dessous de 15 °C, la fermentation risque de trop ralentir, voir être stoppée, ce qui favorisera une oxydation prématurée. Idem au-dessus de 35 °C (sauf qu'il y a moins de risque d'oxydation, car le temps est plus court).
Le volume du contenant influe également, car l'eau a une forte inertie si celui-ci est petit ce qui engendre des écarts de température.
Une fabrication avec une poubelle noire de 70 litres placée en extérieur aura une forte inertie avec un risque de blocage de fermentation la nuit si la température baisse de trop et avec également un risque la journée si la température dépasse les 35 °C.
Une fabrication avec une cuve de 1000 litres placée en intérieur sera beaucoup plus stable.
Mais comme vous n'aurez pas envie de vous lancer dans une fabrication à gros volume, nous vous conseillons :
Au printemps, recherchez une zone ensoleillée de votre jardin et l'été plutôt un coin à l'ombre.
Employez des bâches à bulle de piscine ou un autre isolant pour recouvrir votre production en extérieur. Cette bâche sera doublée d'une bâche épaisse. Elle permettra de ralentir les ardeurs du soleil et de limiter les écarts de température.
Placez votre contenant sur une palette de niveau pour ne pas être directement au contact du sol.
Tout cela vous permettra de ralentir un peu la baisse et la hausse de température de votre production.
Voir la page Purin d'ortie
Toutes les astuces pour bien fabriquer son purin d'ortie
Les astuces de récolte, de fabrication, de filtration et de stockage
Toutes les utilisations du purin d’ortie au jardin
Plus tous les usages auxquels vous n'auriez pas pensé(e) et également les utilisations à éviter.
Le mélange purin d'ortie et de prêle
On fait le point sur le mélange purin d'ortie (40 %) et de prêle (60 %)
Le mélange purin d'ortie et de fougère
On fait le point sur le mélange purin d'ortie (40 %) et de fougère (60 %)
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24/01/2025
Nous détaillons ci-dessous les propriétés du mélange purin d'ail (40 %) et purin de fougère (60 %).
Les proportions du mélange, si vous le faîtes vous-même, peuvent varier (50/50 ou 40 % fougère-60 % ail).
Ail des ours : Allium ursinum et fougères aigle : Pteridium aquilinum
Ce mélange permet de lutter en prévention des maladies et des ravageurs. Il est bien adapté pour la lutte contre une large gamme d'insectes, mais aussi les limaces et escargots. Pour les maladies, il est curatif contre la rouille.
Il permet de combattre de façon préventive les insectes et les maladies. Il est utilisé en viticulture.
Diluer à 10 % en arrosage au sol ou en pulvérisation foliaire toutes les 3 semaines.
Pour les professionnels, il est à diluer de 5 à 10 L par hectare dans 100 L (entre 75 litres et 125 litres) d'eau en pulvérisation foliaire le matin ou en arrosage au sol le soir (attendre 2 à 3 semaines entre 2 traitements).
La fréquence de traitement est de 3 semaines, car le purin de fougère peut fatiguer la plante en cas d'utilisation toutes les semaines.
Contient phosphore, potassium, silice, azote, magnésium, calcium, fer, cuivre, zinc, bore, soufre, manganèse et vitamines.
L'odeur de ce mélange est marquée par la présence d'ail
Sa couleur est jaune à vert très clair.
Ce mélange se garde très bien (1 an, si vous le fabriquez vous-même, 2 à 3 ans, s'il est fabriqué par un professionnel).
C'est le mélange composé des 2 extraits fermentés de plantes qui se gardent le mieux. Sa conservation peut être de 3 à 4 ans si les conditions de stockage sont parfaites.
Les fougères aigle que nous récoltons en juillet-aout poussent dans des conditions extrêmes à 1300 m d'altitude au sommet d'une petite montagne (vent, neige et pluie renforcent les racines et concentrent tous les minéraux présents dans le sol vers les feuilles). Ces fougères aigles sont petites (d'un mètre à un mètre cinquante de haut). Il n'est pas nécessaire de les découper pour la fabrication. Les lots récoltés contiennent plus de feuilles que ceux récoltés plus bas en plaine. Les fougères sont mises en eau 2 heures après récolte et complètement immergées dans la cuve grâce à un capot lesté (le capot est conservé pendant les 4 premiers jours).
L'ail des ours (Allium ursinum) est récolté fin-mai en forêt (à 500 m du lieu de récolte des fougères) à 1300 m d’altitude.
Notre préparation est mise en eau seulement 2 h après récolte. Le lieu de récolte est exempt de pollution.
Préventif contre pucerons lanigères, cicadelle de la vigne, pyrale du maïs, taupin, vers du hanneton, cochenilles, araignées rouges, escargots et limaces.
Renforce les plantes contre l'oïdium, le mildiou, la rouille, la pourriture grise du fraisier et la flavescence dorée.
Il est curatif contre la rouille.
Insectifuge puissant (effet de la fougère combiné à celui de l'ail) - meilleur enracinement de la plante - bonne efficacité contre certaines maladies (rouille) - répulsif escargots et limaces - apport de minéraux - très bonne conservation - utilisé en viticulture

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Nous ne vendons ce mélange que pour des quantités minimum de 24 bidons, 2 fûts de 220 litres ou une cuve de 1000 litres.
Consultez les prix de vente sur la boutique : "Lots de purins de plantes".
Purin d'ail (vendu seul)
Article et prix de la boutique de vente
Purin de fougère (vendu seul)
Article et prix de la boutique de vente
J2m Entretien complet (contient 25 % d'extrait fermenté de fougère)
Egalement le mélange ortie-fougère composé de 60 % d'extrait fermenté de fougère (voir article sur le Blog en dessous)
Un autre mélange intéressant de 2 produits "classiques"
Un mélange de 2 produits "forts"
Taupin traitement naturel avec du purin de fougère
Deux exemples de protocoles pour repousser les taupins
Une application gratuite pour reconnaître les plantes
Une application pour vous aider à reconnaître les plantes
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30/12/2024
Les extraits fermentés de plantes ont certains usages peu connus par le grand public, mais aussi par les professionnels.
Voici donc un petit article vous listant toutes les utilisations possibles du purin d'ortie, ainsi que les utilisations à éviter.
Il y en a encore sûrement d'autres. Si vous en connaissez, mettez-les en commentaire plus bas.
Voir la page produit Purin d'ortie
Accéder à la boutique de vente : Purin d'ortie
Toutes les astuces pour bien fabriquer son purin d'ortie
Les astuces de récolte, de fabrication, de filtration et de stockage
Comment se servir de ces variables pour analyser les sols et la santé des plantes ?
Surdosage et sous-dosage des extraits fermentés de plantes (ortie-consoude)
Quels extraits fermentés peut-on surdoser ? Quels sont ceux à ne pas surdoser ?
Purin d'ortie concentré
Tout savoir sur le purin d'ortie concentré et sur celui dilué vendu dans le commerce.
Purin d'ortie trop macéré
Voici comment éviter de fabriquer un purin d'ortie trop macéré.
(1) Source : Les secrets de l'ortie de Bernard Bertrand aux éditions de Terran
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MÉLANGES DE PURINS DE PLANTES
J2m Booster (ortie-consoude-pissenlit)
J2m Entretien complet (ortie-consoude-prêle-fougère)
J2m Oligo-éléments (consoude-bardane-pissenlit-achillée-reine des prés)
PURINS DE PLANTES
Achillée millefeuille - Ail - Bardane Consoude - Fougère - Ortie
Pissenlit - Prêle - Reine des prés - Sureau
EXTRAITS FERMENTÉS
DÉCOCTION DE PLANTE
Décoction de prêle
CONDITIONNEMENT
Bidons de 10 L - Bidons de 20 L - Fûts de 220 L - Cuves de 1000 L
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